Toi qui ne pleurait jamais,
Qui avais toujours tout supporté,
Lorsque j’ai vu cette larme
Couler, cette larme qui désarme…
Dans cette larme il y avait
Les erreurs de ton passé,
Le poids du monde incrusté
Et ces trop lourd secrets.
Toi qui ne pleurait pas,
Même pas de joie quelquefois,
Lorsque je t’ai vu comme ça
Pleurant, j’ai su qu’on t’enlevait un poids.
Dans cette larme demeure encore
Le dangereux éclat de l’or,
Le chagrin d’une fille qu’on déplore
Et la puissance d’un triste sort.
Toi qui ne pleurerais pour rien,
Cela t’a un jour fait du bien
Lorsque tu es devenu humain,
Echappant, là, une larme entre tes mains.
Dans cette larme se sauvèrent
Les dures et froides nuits d’hiver,
Le malheur tranchant tes vers
Et la haine, les craintes d’hier…
Toi qui ne pleureras plus,
Si un soir, un seul, j’avais su,
Lorsque si souvent tu te tu,
Cachant, au fond, tes pensées non entendues,
Si j’avais su,
Alors j’aurais pu.
Faire tomber tes pleurs,
Effacer le malheur,
Atteindre le bonheur
Et devenir comme sœur.
Dans cette larme je verrais toujours
L’aube où ton cœur connu l’amour,
L’espoir qu’ils avaient rendu lourd
Et la fin des appels au secours.
"Cette poésie, elle est pour pleins de personnes en même temps, un peu moi aussi quelque part, beaucoup les autres..."