Un vaste sentiment d’insécurité,
Comme si d’un coup toute la haine s’étendait,
Viens me pénétrer dans cette chambre humide
Et au-dessus de moi mes draps semblent stupides.
Un minable cortège de jouets,
Comme une caravane qui se traînerait,
Me regarde dans cet espace vide
Et, autour de mes bras, semble livide.
Un étrange trait de lumière,
Tel un ange perdu en enfer,
Viens me réchauffer, presque inutilement,
Et tente de protéger mes bons sentiments.
Un indescriptible silence d’hier,
Tel un souvenir me surprend, fier,
Me fait prisonnière d’une ancienne peur
Et essaye de préserver cette nuit dans mon cœur.
Telles étaient les images
Qui m’accaparaient, sauvages,
Dans une prison d’enfance oubliée
Où mon âme aujourd’hui se plait…
L’insécurité est devenue
La protection inconnue,
Les jouets ont disparu
Pour des rêves incongrus…
Le rayon de lune
Se fait doux sous ma plume,
Le silence d’infortune
Est une vague sur la dune…
Si la peur du noir
Qui me plongeait dans le désespoir
Se transforme en espoir,
En de nouveaux soirs
Je voudrais enfin croire,
Pour taire les cris de mon histoire.